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" Tout ce qui se fait pour moi, sans moi, est fait contre moi !"

« Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi », disaient Gandhi et Nelson Mandela

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Si la participation citoyenne fait partie des textes, elle cache souvent bien des réalités et ne fait pas toujours une réelle place à l'implication et encore plus rarement à la décision réelle.


Derrière le mot participation citoyenne proposé par collectivités locales se cache différentes réalités. De la concertation ciblée où l'avis des citoyen.ne.s sera recueilli mais toujours pas pris en compte, aux injonctions de participer, jusqu'à la co-construction de projets de territoires ou de budgets participatifs, l'éventail est large.

"La participation citoyenne peut se définir comme un processus d’engagement obligatoire ou volontaire de personnes ordinaires, agissant seules ou au sein d’une organisation, en vue d’influer sur une décision portant sur des choix significatifs qui toucheront leur communauté. Cette participation peut avoir lieu ou non dans un cadre institutionnalisé et être organisée sous l’initiative des membres de la société civile (recours collectif, manifestation, comités de citoyens) ou des décideurs (référendum, commission parlementaire, médiation). Selon son origine, le mot participation implique un engagement au dialogue, un certain partage du pouvoir. Du bas latin participatio, -onis, ce substantif serait apparu vers 1175 avec comme signification l’« action d'avoir part, de participer à »" Définition extraite du dictionnaire encyclopédique de l'administration publique.

Une réelle démarche de participation demande à ceux et celles qui l'initient de se poser quelques questions : quelles sont leurs réelles marges de manœuvres ? Peuvent ils.elles les étendre ? Sont-ils.elles prêt.e.s à rendre la démarche transparente ? Sont-ils.elles prêt.e.s à réunir tout le système des personnes concernées et à inclure les différences et les dissonances ? Quel.le.s définition de citoyen.ne.s nous donnons nous ? Comment cette définition va inclure ou exclure certaines personnes (non inscrit.e.s sur les listes électorales pour raisons diverses : étranger vivant en France, mineurs, déchus de leurs droits civiques, personnes ne croyant plus au vote ...?). Quel processus de "recrutement" va être proposé pour inviter à la démarche ? Par qui et comment la démarche va-t'elle être menée ? Sont-ils.elles prêt.e.s à considérer la parole recueillie ou le travail accompli et rendre compte de leur choix si la décision finale leur revient à eux.elles ? Quel(s) cadre(s) ? Quelle ouverture ? Sont-ils prêt à entendre et considérer la pluralité des expressions ? Jusqu'où sont-il prêt à partager le pouvoir ? Quel cadre se proposent-ils.elles pour évaluer cette démarche à plusieurs étapes du processus pour s'assurer qu'elle ne soit pas entrain de dériver vers un processus de communication ou de manipulation au lieu d'un réel lieu de démocratie ?


Cette phase de clarification nécessite qu'on s'y attarde. Elle peut prendre du temps et amener des débats en interne et elle va aussi conditionner la réussite des instances participatives et la motivation des citoyen.ne.s à y participer et également des élu.e.s et agents territoriaux à la mener.


Pour les élu.e.s et les institutions il s'agit là d'un changement de posture pas toujours simple à opérer. Récemment, des démarches participatives complexes et sur la durée, mobilisant un ensemble d'acteur.rice.s professionnels, personnes en situation de précarité ... ont été entreprises et brutalement désengagées. Ces démarches, infuses ensuite dans les fonctionnements internes et peuvent révéler quelques dysfonctionnements. Est-ce que la démarche allait trop loin pour les décideur.se.s ? Est-ce que l'émancipation collective remettait trop en question leur pouvoir ? Là aussi seul.e eux et elles peuvent répondre à ces questions. Toujours est-il qu'une démarche en cours s'arrêtant là n'est pas sans conséquence pour le projet et surtout pour les acteur.rice.s concernés et concertés.

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Pour les citoyen.ne.s aussi la démarche n'est pas si évidente. Elle demande parfois de l'implication et du temps, et nécessite de la confiance. Ces démarches sont souvent l'objet de défiances auxquelles selon nous doivent répondre les élu.e.s et initiateur.rice.s e la démarche par la plus grande transparence. L'expression des colères, des peurs et la confrontation doivent aussi trouver une place. Il ne suffit souvent pas de communiquer ou même d'inviter par carton d'invitation pour solliciter la participation. Il est nécessaire d'être en relation et de passer par des relais et des partenariats pour s'assurer que le plus grand nombre d'acteur.rice.s soient présent.e.s. Les sujets de la participation peuvent toucher des sujets sensibles et intimes des personnes, il est donc nécessaire de le considérer, notamment sur le facteur temps. Ce sont bien souvent des démarches qui ne sont pas linéaires.

Mais la participation citoyenne n'ai pas le seul lot des élu.e.s. Aujourd'hui et de tout temps, nous voyons émerger des initiatives citoyennes loin des démarches officielles, et souvent déconnectées des politiques locales établies.


Sur des questions sociales, écologiques, des alternatives concrètes naissent sans attendre de validation des pouvoirs publiques. Il y a là comme une urgence à créer, inventer, agir. Elles prennent la forme d'associations, de collectifs, d'entreprises même parfois coopératives ou non, de réseaux et constitue un réel contre pouvoir nécessaire à la démocratie.


La mobilisation citoyenne est aussi forte sur la défense des droits sociaux. Ici ce sont les personnes privées de leurs droits eux mêmes qui se réunissent par nécessité pour défendre leurs droits et les faire respecter. Ces collectifs déterminent eux même un cadre et tente de prendre place aux débats pour faire bouger les lignes. Les pouvoirs publiques parfois surpris.e.s de ces mobilisations citoyennes qui ne savent pas impulser refusent d'entendre et d'autres fois, la place de ces collectifs est reconnus et ils.elles sont associés pour faire bouger les lignes des politiques publiques actuelles.

Dans ces cas aussi, la participation de chacun.e au sein du collectif est un enjeu majeur, ici aussi on expérimente, on tatone, on se lance, il y a des choses qui fonctionnent et d'autres moins.


ZOOMS sur :

>> l'association la Chaine des Savoirs, le Maillon de l'Anjou - des adultes en situation d'illettrisme s'organisent pour défendre le droit à la formation.

Leur site : https://www.chainedessavoirs.org/ - lien vers la bande annonce du film tourner la page (réalisation collective) : https://www.chainedessavoirs.org/sensibilisation/bande-annonce-du-film-tourner-la-page/ - lien vers une publication sur la participation et l'alphabétisation où la chaine des savoirs à contribué. http://www.lire-et-ecrire.be/Journal-de-l-alpha-210-La-participation


La participation à la démocratie locale peut être le lieu d'une l'émancipation sociale et politique individuelle et collective et créateur de liens sociaux vivants.

Pour celà, nous voyons un partenariat des acteur.rice.s de la société civile et les acteur.rice.s publics. Il n'y a pas à voir ici de la concurrence mais de la diversité qui mérite reconnaissance, écoute des différences et divergence, points de rencontres, soutiens ... au service du bien commun. Pour que nos territoires soit des espaces communs des aspirations collectives qui dépassent les intérêts individuels et incluant.


Pour conclure, un mot de Gérard Gasselin extrait de petit historique de la participation et ses références :

"La participation ne se décrète pas, ne s’improvise pas. Elle se construit avec discernement si on est clair sur les finalités, si on est capable de respecter certains principes dans sa mise en œuvre, si on maîtrise différents outils et méthodes… Bref si on fait preuve d’une véritable qualité d’écoute et de respect des habitants, de leur rythme de vie, de leurs savoirs être et savoirs faire… Cela n’est pas forcément inné et l’enjeu d’une formation qui soit inspirée des principes de l’éducation populaire est réel. Pour les habitants, pour les élus mais surtout pour les professionnels qui ont en charge cette responsabilité. » extrait de : Article complet ici : http://developpeurs-territoriaux.org/petit-historique-de-la-participation-et-de-ses-references-par-gerard-gasselin/

Cet article nous a beaucoup inspiré pour rédiger ce billet.


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Ça fait écho ! - Mµ et ce sujet


Mµ considère que nous avons tou.te.s quelque chose à dire, à faire, à agir dans le monde dans lequel nous vivons. Nous tentons, à la demande et avec des acteur.rice.s locaux d'accompagner la mise en place du pouvoir partagé qu'elles soit à l'initiatives d'élu.e.s, d'agents territoriaux, de citoyen.ne.s ou d'entreprises coopératives.

Mµ se met à disposition des projets là où ils en sont et peut aussi accompagner dès la conception de la démarche.


Quelques exemples d'accompagnements menés :

- Accompagner sur la durer des démarches participatives :

Pour la 4ème année : accompagnement du comité jeunes talents. Accompagnés par la Ville de Saumur un collectifs de jeunes volontaires en service civique et bénévoles construise un festival valorisant les jeunes du territoire sur leurs talents d'engagement, professionnels et artistiques (cf article du blog) >> avec Pauline By Semer

Pour la 2ème année : accompagnement du comité consultatif des Souffleurs à l’Établissement Public de Coopération Culturelle la Soufflerie à Rezé. Des habitant.e.s, des spectateur.rice.s, des partenaires se réunissent pour amener leur regard sur le théâtre (un article viendra à l'heure du bilan en juin prochain). >> avec Logo Opéra et Maillages

- Accompagner des projets à fort impact sur la transformation des territoires :

Accompagnement du collectif d'occupant de la coopérative d'alimentation territoriale : C'est bio l'Anjou.

- Concevoir et animer des espaces de concertation ponctuelles dans une démarche plus large :

"Nantes, ville amie des ainé.e.s ?", des ateliers ouverts proposés sur Nantes par le CASS pour récolté l'avis des retraité.e.s Nantais.e.s. >> avec Semer

"Regardons l'invisible", journée de sensibilisation à la pollution nucléaire de l'eau, organisée par les Ateliers Citoyens et Sortir du Nucléaire >> avec l'Univers du projet

- Participer à la réflexion : Avec Pauline by Semer, nous animons à la demande de la Ville de Saumur au Labo citoyen un débat sur :

La participation une question d'âge ? >> atelier participatif, samedi 10 novembre de 14h30 à 16h30

- Former aux méthodes :

Formation à l'animation de l'intelligence collective >> avec Semer

Formation des animateur.rice.s / membres du conseil de développement d'Angers Loire >> avec Semer













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